La résistance en marche du Périgord au Vercors

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Une marche de 550 km à pied a été organisée du 23 avril au 28 mai par une aide­-soignante pour sensibiliser l’opinion publique à la réalité des professions suspendues.

Si le Vercors est une terre de résistance chargée d’histoire, le Périgord lui tient la dragée haute. Nicole est aide-­soignante suspen­due, désormais retraitée. Elle s’est insurgée lorsque le pass sanitaire puis vaccinal a été décrété1. Les manifestations hebdomadaires ne suffisant pas à faire bouger les lignes, de même que la grève de la faim2 devant la cathédrale de Périgueux (du 28 septembre au 26 novembre 2021), elle décide d’apporter son soutien actif en initiant une Marche de la Résistance.

Une discrimination indigne du pays des droits de l’homme

L’injustice perdure : certains professionnels n’ont plus le droit au travail alors qu’une autre partie de la population ne subit pas les mêmes contraintes.

La discrimination est un fléau indigne du pays des Droits de l’Homme et ses conséquences sur la paix sont gravissimes.

Le gouvernement maintenait sa gestion de crise sanitaire malgré des incohérences patentées3.

Nicole est non­-violente, elle frappe fort pourtant en organisant cette marche au nom de la Liberté : des anonymes à la rencontre d’anonymes pour promouvoir la vérité. C’est simple. C’est héroïque.

Trois mois de préparation seront nécessaires pour boucler le projet. Il faut penser à tout : l’itinéraire, les étapes, l’hébergement, le ravitaillement, la santé, la communication, les relais et la convergence. À ce tableau des préparatifs, il faut souligner le concours d’Alain, pompier de métier, qui a fourni un sac à dos rempli de matériel médical de premier secours.

Cet équipement indispensable aura permis de partir encore plus sereins et bien protégés. Dany, son épouse, est restée à quai… Cette Marche, elle y tient pourtant et elle la soutient !

« Ils auront été des nôtres, par la pensée, chaque jour, à chacun de nos pas » se remémore Nicole.

La portée de l’événement se mesure à la hauteur du défi. L’arrivée de la Marche de la Résistance à la grotte de la Luire4 est l’occasion de se retrouver sur un site chargé d’histoire, de se pencher sur les leçons du passé, de témoigner, de communier. « L’accueil par les collectifs locaux a été formidable » relate Nicole.

« Nous n’avons fait que de belles rencontres »

S’il fallait définir cette marche, son objet, sa quintessence, elle aurait pour dessein de recréer du lien, de permettre aux personnes de se reconnecter.

« Pendant la marche, nous saluons systématiquement tous les véhicules que nous croisons. Certains klaxonnent ou lèvent la main en retour. Le plus fort moment aura été les 50 motards qui ont tous salué la Marche de la Résistance en pétaradant, klaxonnant sans discon­tinuer, sourit Nicole. Sur un pont de l’autoroute A75, nous avons déployé la banderole et reçu en retour énormément de coups de klaxons. »

Les itinéraires ont été tracés pour avantager la visibilité du groupe de marcheurs. Les étapes de 18 km en moyenne se déroulent sur les routes et les bannières attirent l’attention.

À chaque ville ou village­-étape, en fin de journée, la banderole est déployée et le dialogue entamé auprès des habitants pour expliquer le projet, argumenter, questionner, informer, débattre, partager, refaire le monde. Ce sont des agoras.

Plus d’une fois, ces rencontres se sont prolongées autour d’un repas improvisé, d’une soirée animée ou même de danses. Et Nicole d’ajouter : « Toutes ces rencontres ont permis de tisser cette toile qui nous lie à jamais. »

Nicole souligne que, dans les villages, « certains commerçants nous écoutent, sont d’accord avec notre message et heureux de notre démarche ».

La version intégralement détaillée de ce périple se trouve sur le site de L’Heureux-­Nifleur245.

Pas à pas, des rencontres profondes et sincères s’opèrent, toutes ces personnes dénonçant l’austérité, la mauvaise gestion de la crise sanitaire, l’état de nos hôpitaux, les lois et protocoles liberticides.

L’étape dans le Vercors et ses agoras auraient mérité un article entier. Une belle journée y a été organisée par les différents collectifs-­résistants d’hier et d’aujourd’hui, réunis « pour sauver nos libertés. »

La Marche du Réveil rejoint la Marche de la Résistance à Saint Barthélémy­-le-­Plain.

La logistique, un travail à temps plein

« Certains jours, les hébergements n’étaient pas évidents à gérer. Nous avons dormi à la belle étoile », nous explique Nicole.

La logistique est un travail à temps plein. Un approvisionnement très régulier est nécessaire, car il n’y a pas de place pour stocker de grosses courses dans le camping-­car affec­tueusement surnommé « Pimy ». En effet, la place est comptée et les marcheurs ne portent pas de poids inutile. Daniel, le vétéran (il préfère que l’on parle d’un jeune homme de 73 ans), marche avec sa carriole et son paquetage. Il boit dans sa tasse en inox tous les trois quarts d’heure. Il n’a pas de bouteille d’eau en stock, bien entendu, et préfère frapper aux portes des habitants. Une occasion en or pour nouer le dialogue.

Trouver un endroit pour dormir : le leitmotiv des organisateurs…

Parfois, ce sont des hébergements citoyens, parfois des lieux mis à disposition par les mairies, quelquefois des halles, ou encore le luxe d’un camping… Par chance, la météo (hormis le déluge des deux premiers jours) a toujours été ensoleillée, quelquefois aux confins du caniculaire.

Ainsi, le petit « noyau dur » composé de sept personnes poursuit son chemin, régulièrement rejoint pour une étape ou une semaine par un marcheur et son chien, un sympathisant, un curieux, un couple, un collectif6.

La couverture médiatique est nécessaire pour attirer l’attention, faire connaître la démarche, provoquer les soutiens. Beaucoup de médias ont boudé l’événement et littéralement censuré l’information au mépris de l’éthique de leur métier.

La Marche de la Résistance tient cependant à remercier ceux qui ont couvert leur histoire7 !

Les 10 raisons du projet

Nicole nous explique les 10 raisons qui ont fait démarrer ce projet et s’enthousiasme de maintenant pouvoir dire « mission accomplie » !

  1. Libérer la parole et soutenir toutes les professions suspendues
  2. Assumer nos choix
  3. S’indigner positivement en poursuivant le combat des Résistants
  4. Les valeurs de la République (en se recueillant sur les sites du Mont Mouchet et de la Grotte de la Luire)
  5. Marquer notre volonté de changement de paradigme
  6. Défier l’égrégore qui infantilise depuis deux ans
  7. Prouver la FORCE de la non­-violence et sourire, rire, chanter, danser, écouter
  8. Des rassemblements festifs à chaque étape
  9. Une belle balade démocratique pour la Vérité
  10. Tisser des liens à travers la Dordogne, le Lot, la Corrèze, le Cantal, la Haute­-Loire, l’Ardèche, la Drôme et l’Isère.

Elle et ses « cow-­boys » auront été la mèche qui rallumera les petites étincelles d’espoir considérant qu’il est plus que jamais nécessaire de s’unir et de garder le lien.

« Nous sommes nés sous la bannière Liberté, Egalité, Fraternité. A nous de rajouter le mot Vérité. »

L’arrivée dans le Vercors a été un feu d’artifice !

Une centaine de personnes attendaient à la Grotte de la Luire.

Après les explications concernant ce lieu chargé d’histoire, la prise de parole de petits-­enfants de résistants durant la guerre, celle de deux allemands, s’est installé naturellement un moment de recueillement -­ devoir de mémoire collectif.

Puis, escorté en toute amitié par la gendarmerie, le convoi de la Résistance s’est étalé sur plus d’un km jusqu’à la Base Nature de Vassieux dans la Drôme (26) où se tenait la dernière agora avant les festivités du soir. La conférence de Maître Joseph, avocat à Grenoble, les témoignages des médecins, les traditions culturelles locales sont venus clôturer cette fabuleuse aventure.

« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer » avait dit Stéphane Hessel dans Indignez­-vous !

Nicole a tenu ses blogs et son carnet de bord à jour8. Elle a des souvenirs, des émotions, des impressions à raconter. Elle a décidé d’écrire pour ses petits-­enfants, laisser une trace à la postérité…

Bravo Nicole. Gratitude.

Odray Monhett

Sources :

  1. https://www.vie-publique.fr/loi/280798-loi-5-aout-2021-vaccination-obligatoire-pass-sanitaire-crise-covid-19
  2. https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/a-perigueux-les-anti-obligation-vaccinale-entament-une-greve-de-la-faim-2272144.html
  3. https://nopass24.fr/piqure-de-rappel-noublions-pas/ https://nopass24.fr/piqure-de-rappel-episode-2/ https://nopass24.fr/piqure-de-rappel-episode-3/
  4. http://www.museedelaresistanceenligne.org/media4375-La-grotte-de-la-Luire https://odysee.com/@D%C3%A9p%C3%AAchesCitoyennes:e/La-Marche-de-la-Re%CC%81sistance-2:c
  5. https://lheureux-nifleur24.fr/la-marche-de-la-resistance2/ https://www.laconcordetv.fr/2022/05/marche-de-la-resistance/
  6. https://www.lamastreassociationrad.fr/la-marche-de-la-resistance-communique/
  7. https://ricochets.cc/La-marche-de-la-resistance-etapes-du-Perigord-au-Vercors-5915.html
  8. https://www.facebook.com/LaMarche-DelaR%C3%A9sistance-Page-offi-103428375643199

Des médias en ont parlé :


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