Com ou propagande ?

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Il y a de quoi débattre sur « Le débat », spot TV diffusé par le ministère des Solidarités et de la Santé depuis le 19 août dernier.

Ce spot s’adresse aux moins de 40 ans par les figurants qui y sont représentés permettant au public de s’identifier largement puisqu’ils sont tous actifs, insérés, éduqués et non issus de minorités. Ils se questionnent autour d’un repas entre amis partagé sans le masque, et discutent de la « vaccination » comme moyen permettant de se libérer l’esprit de la problématique sanitaire (« Alors, je ne sais pas vous, mais j’ai vraiment ma dose de ce Covid », énonce l’un des protagonistes). Il s’agit d’une première assimilation, entre vaccination et traitement, par un glissement implicite, au risque de fourvoyer le spectateur sur la notion de vaccin, dont la terminologie s’assimile à de la prévention et dans le cas présent, sans énoncer la notion de phase clinique en cours.

Pas d’info, mais de la peur

Les questions semblent pertinentes et proches d’une problématique commune (« Comment ne pas se faire vacciner aujourd’hui ? C’est tellement important ! »), sans énoncer ni arguments ni données chiffrées permettant au téléspectateur d’exercer son esprit critique (« Moi non plus, je ne connais pas ce vaccin ; par contre, les conséquences du covid, on commence à bien les connaître, et depuis longtemps »).

En fait, effectivement, on ne connaît pas ce vaccin, mais il n’y a aucune information diffusée dans ce spot à son sujet. Par contre, la notion de danger lié au covid passe au premier plan, replaçant le spectateur devant sa peur sans possibilité de rationaliser au moyen de chiffres référencés (incidence, contexte clinique des patients, etc.) ni de temporalité. Car en effet, les moins de 40 ans sont bien peu exposés à la pathologie et l’on sait que le critère majeur en terme de facteurs de risques reste les comorbidités comme l’obésité et l’insuffisance cardiaque.

Altruisme et culpabilité


Lorsque les amis poursuivent leur échange et évoquent leurs doutes (« J’avoue, moi aussi, j’hésite. »), la réponse péremptoire énoncée comme suit « La question, ce n’est pas de te protéger toi, mais aussi les autres ! » redéfinit le sujet comme un objet, sans possibilité de choisir pour lui, et dont le corps est à la disposition de la collectivité. N’est-ce pas contre-intuitif ? La culpabilité engendrée, mimant l’altruisme, dépasse de très loin le principe de précaution systématiquement associé à toute découverte scientifique. Sans oublier qu’être « vacciné » ne réduit pas nécessairement le risque de transmission…

À la question « Entre nous, est-ce qu’on est sûr qu’il nous protège vraiment, ce vaccin ? », la réponse « Grave ! » était impossible à fournir à ce moment précis de l’expérimentation, les recueils de données de laboratoires pharmaceutiques étant en cours.

Par ailleurs, avec quelques semaines de recul, nous savons maintenant que la protection affirmée alors nécessite une troisième dose…

Enfin, la dernière sentence (« On peut débattre de tout, sauf des chiffres. Aujourd’hui, en France, 8 personnes sur 10 hospitalisées à cause du covid ne sont pas vaccinées », issue de l’étude de la DREES1, a été débunkée par Médiapart qui conclut : « Nous pouvons corriger de la manière suivante: aujourd’hui en France, moins de 2 personnes sur 10 hospitalisées présentant un test PCR positif entre 21 jours avant et après admission ne sont pas vaccinées2 ».

« Tous vaccinés, tous protégés »

À ce sujet, quelques rappels utiles :

  • le vaccin a été fabriqué à partir de la souche de Wuhan qui ne circule plus : on vaccine avec un produit caduque.
  • une personne vaccinée peut transmettre le virus : elle est donc contaminante.
  • une personne vaccinée peut développer le covid : elle n’est donc pas protégée.
  • il n’y a jamais eu autant de complications graves et parfois mortelles pour un vaccin.
  • la vaccination doit être un choix personnel proposé par un médecin formé à la vaccination (bénéfices et risques). La notion d’altruisme, « je me vaccine pour sauver le monde » est erronée.
  • l’immunité naturelle suite à un épisode covid est suffisante et de longue durée : il n’est pas utile, voire dangereux, de vacciner une personne qui a déjà été malade du covid.

Odray Monhett


Sources

  1. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/nettement-moins-de-tests-positifs-et-dentrees-lhopital-pour-les-completement
  2. https://blogs.mediapart.fr/piero09/blog/220821/8-personnes-sur-10-hospitalisees-cause-du-covid-ne-sont-pas-vaccinees-vraiment