En Italie, la rue ne lâche rien !

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Le torchon n’en finit pas de brûler entre le gouvernement italien et son peuple.

En Italie, le pass sanitaire est devenu obligatoire dans toutes les entre- prises publiques et privées depuis le 15 octobre. N’ayant plus rien à perdre sinon leur liberté, les dockers et une partie des routiers soutenus par le peuple italien qui manifeste régulièrement contre ce pass, ont organisé des mouvements de grève et de blocage à travers tout le pays.

Pas de pass, pas de travail, pas d’indemnisation !

Le « green pass » est requis en Italie pour accéder aux restaurants, bars, écoles, piscines, trains, avions, foires et stades et il est exigé pour les enseignants. Cependant à la mi-octobre, le ton est monté d’un cran suite à la décision du gouvernement italien, de l’étendre pour tous les travailleurs, fonctionnaires compris, pour entrer dans les bureaux, les usines, ainsi que pour conduire des taxis et des bus. Quiconque enfreint la mesure en- court des amendes allant de 400 à 1000 euros, et maintenant, le risque de voir ses fonctions et son salaire suspendus.

La mesure de trop

En parallèle, le gouvernement a proposé un pacte de relance commun de l’économie au grand patronat et aux grandes confédérations syndicales. Objectif : aider financièrement le grand patronat, faciliter les licenciements et mettre fin au salaire minimum fixé par la loi en le remplaçant par un salaire minimum pré- vu par chaque entreprise. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Le 11 octobre dernier, les syndicats de « base », ont appelé à une journée de grève contre le pacte, le pass sanitaire et l’obligation vaccinale. Cet appel a mobilisé plus d’un million de travailleurs et de manifestants dans tout le pays.

Le 15 octobre les dockers de Trieste se mettent en grève et le syndicat d’ouvriers promet d’aller jusqu’au bout : « Le blocage durera le temps nécessaire pour annuler le pass sanitaire ». Cette grève est un grand succès suivi massivement par les vaccinés et non vaccinés et se pro- page dans d’autres ports comme Gênes, Ancone, Turin, Bologne, Ravenne, en plus des débrayages dans les usines de chez Fiat, Pirelli, Iveco et chez Gallina.

Les secteurs de Naples et Caserte sont bloqués par les ouvriers d’entretien des routes et des manifestations se déroulent dans les villes italiennes de Bologne, Bolzano, Cagliari, Florence, Livourne, Milan, Turin, Ravenne, Rimini, Rome, etc.

Ni pass ni tests gratuits

Cette résistance des dockers et routiers inquiète le gouvernement de Mario Draghi, mais celui-ci insiste, persiste et signe et veut, par ce pass sanitaire obligatoire, vacciner au moins 85 % (versus 73,8 % à ce jour) de la population avant l’arrivée de l’hiver.

Les entreprises du port proposent de payer les tests jusqu’au 31 décembre, mais le porte-parole des ouvriers Stefano Puzzer répond : « Nous ne voulons ni le pass sanitaire ni les tests gratuits. La seule ouverture qu’ils peuvent avoir vers nous est de retirer le pass sanitaire ».

À suivre…

En France, les grévistes de la faim non plus !

Depuis septembre, des grèves de la faim de citoyens vaccinés ou non vaccinés, mais opposés au pass sanitaire, se sont déclarées un peu partout sur le territoire. Voici un état des lieux, à l’heure où nous écrivons.

À Nice, Jacinthe a été rejointe par Sylvie. Elles occupent toujours l’enceinte de l’hôpital.

À Périgueux, Adélaïde, dont l’installation a été vandalisée le 29 octobre, poursuit son action pour une durée indéterminée, accompagnée de jeûneurs de semaine et des marathoniens (36 heures de jeûne). Depuis le début de cette grève, le 28 septembre, pas un seul élu, tous bords confondus, ne s’est déplacé pour rencontrer les soignants.

À Lyon, Céline, fait valoir ses droits devant la CPAM ; à Lons-le-Saulnier, Zoé, une quinquagénaire hospitalisée qui avait entamé une grève de la faim en soutien des soignants expulsés a accepté de se réhydrater avec les soupes dans sa chambre d’hôpital.

Jacky Jame


Sources