Notre microbiote, un organe vital !

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Arrêtons de nous regarder le nombril et observons ce qui se passe derrière. Les découvertes scientifiques des vingt dernières années révèlent que notre ventre est bien plus qu’un système de tuyauterie, d’ailleurs on parle désormais de « deuxième cerveau ».

La sagesse populaire fait le lien depuis longtemps entre la tête et le ventre, en atteste ces expressions courantes « en avoir dans le ventre » « avoir le ventre noué » mais il faudra attendre les progrès fulgurants de l’analyse génétique pour que les chercheurs découvrent que nos entrailles renferment 10 millions de gènes microbiens, contre 23 000 pour notre génome humain.

Les scientifiques s’intéressent désormais aux « gentils » microbes (bactéries, virus, champignons) qui constituent notre flore intestinale, nommée plus scientifiquement, microbiote, et qui sont au nombre de 100 000 milliards et pèse jusqu’à 2 kilos.

Ils se nourrissent de nos résidus alimentaires, de nos sécrétions et de la desquamation de nos tissus et, en retour, ils participent activement à notre bonne santé. « Nous sommes de véritables écosystèmes. Il y a nos cellules humaines et nos compagnons microbiens. Nous sommes bel et bien plusieurs et nous sommes tous dans le même bateau ! » s’émerveille Dusko Ehrlich, grand spécialiste du microbiote en France 1.

Symbiose des êtres vivants

Ainsi nous sommes nous-­même et nos propres microbes. Cette nouvelle vision change tout. On peut parler de symbiose des êtres vivants. Les bactéries discutent entre elles, avec le reste de notre organisme et avec notre cerveau. On découvre que : « toutes ces bactéries ne sont pas que de simples passagers, des habitants ordinaires, mais de réels architectes constructeurs de notre organisme car elles envoient des messages au système immunitaire et influencent notre comportement » selon le Pr Gérard Ostermann 2.

Cette mutualité entre nos cellules et notre microbiote nous permet aussi de lutter contre les agents agresseurs. Quand le locataire est en forme, l’hôte aussi, c’est l’équilibre parfait. Le hic, c’est que ce bel équilibre vacille.

A force d’aliments industriels, de pollutions, d’antibiotiques, d’une alimentation déséquilibrée (trop sucrée, trop salée, trop grasse, trop pauvre en fibres), d’un code de propreté trop exigeant, de la diminution de l’allaitement, de l’augmentation des césariennes, notre microbiote s’est appauvri tant en quantité qu’en qualité et pourrait expliquer explosion des maladies métaboliques modernes comme le diabète, l’obésité, les maladies du comportement (anxiété, dépression, troubles bipolaires, etc.), les maladies du système immunitaire (asthme, allergies, maladies auto-­immunes). Il y a une véritable cassure de la symbiose entre l’homme et ses microbes. La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de thérapeutes s’entendent pour passer d’une médecine standardisée à une médecine mutualisée coopérative qui mise sur davantage de prévention, sur la nécessité de préserver la santé plutôt que de traiter la maladie.

Nos bactéries ont faim

Avant le XXe siècle, l’alimentation était riche en fibres, mais après 1950 et l’industrialisation, notre alimentation propose en moyenne moins de 10 grammes de fibres/jour. Nos bactéries ont faim et vont s’appauvrir d’où la nécessité de revoir notre alimentation et l’intérêt de s’intéresser aux compléments alimentaires tels les prébiotiques pour nous aider à corriger un microbiote défaillant. Les prébiotiques nourrissent des bactéries favorables à un microbiote intestinal en bonne santé. Pour maintenir un bon équilibre, une alimentation riche en fibres (30 gr/j) permet d’assurer cet apport en prébiotiques mais aussi de produire d’autres composés tels que les acides gras à chaîne courte (butyrate, l’acétate et le propionate) aussi appelés postbiotiques, sources énergétiques des cellules épithéliales du colon qui ont pour rôle principal l’assimilation de l’eau et des électrolytes. Nous pouvons aussi nous appuyer sur les probiotiques, qui apportent ses propres souches aux effets santé bien validés, et des équipes travaillent de plus en plus sur les greffes de matière fécale 3.

Nous sommes au début d’une nouvelle médecine qui aidera demain les patients atteints de diabète, d’obésité, de dépression, etc., en jouant sur leur microbiote. Le moment est venu de revoir nos pratiques culturelles d’hygiène et d’alimentation afin de restituer une diversité microbienne. Plus nos bactéries seront diversifiées, meilleure sera notre santé. Homo Sapiens, redécouvre sa vraie nature !

Cerise

Sources

  1. https://www.inrae.fr/actualites/stanislav-dusko-ehrlich-toujours-longueur-davance-ce-visionnaire-du-microbiote-intestinal
  2. Pour en savoir davantage, lire l’ouvrage Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien. Le bonheur est dans l’intestin, du Pr Gabriel Perlemuter et du Dr Anne-Marie Cassard, Solar, Paris, 2017.
  3. https://www.notretemps.com/sante-bien-etre/medecine/les-super-pouvoirs-du-microbiote-et-comment-en-tirer-profit-23675, avec les Prs Gabriel Perlemuter, Patrick Hillon et Jean-Marc Sabaté, gastroentérologues chercheurs à l’Inserm.

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