Pauvreté et espérance de vie

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Selon l’INSEE1, en France, le taux de personnes vivant sous le seuil pauvreté dépasse les 14 %, soit 1 français sur 6, ou encore 9,2 millions2 d’êtres humains parmi nos concitoyens.

L’ONPES (Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale) a pu mettre en relation l’espérance de vie d’une personne avec son niveau de revenu.

L’écart de temps de vie « espérable » se visualise comme suit :

La barre orange indique le seuil de pauvreté. La barre bleue indique le revenu médian. La barre mauve
indique le seuil de revenu à partir duquel celui-ci n’a quasiment plus aucune influence sur l’espérance de vie.
75 % des français n’ont pas une espérance de vie optimale en raison de leurs revenus.

Ainsi, un homme au RSA vivra en moyenne :

  • 13 ans de moins qu’un homme gagnant 5.500 € par mois.
  • 10 ans de moins qu’un homme gagnant 2.500 € par mois.
  • 7 ans de moins qu’un homme gagnant 1.800 € par mois (revenu médian).

Au-dessous du seuil de pauvreté, chaque tranche de 100 € de revenu mensuel représente 1 année d’espérance de vie en plus ou en moins.

Entre le SMIC et le revenu médian, 1 année de vie « vaut » 170 € par mois.

Ramené aux volumes de populations concernées, l’accroissement de leur niveau de vie à l’actuel niveau médian coûterait environ 40 milliards d’euros par an3, soit le coût annuel du CICE4 revisité en 2019.

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Seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté est défini comme étant inférieur à 60 % du revenu médian, lequel est défini comme le seuil en-deçà duquel on trouve les 50 % de personnes aux revenus les plus modestes, et au-dessus duquel on retrouve les 50 % les plus aisés.

Pour que les chiffres parlent

Coût de la crise sanitaire en 2020 : 158 milliards5 d’euros, soit 200 € mensuels par français (800 € pour un couple avec 2 enfants).

Baisse de l’espérance6 de vie liée à la crise sanitaire : inférieure à 0,6 an en France (8 mois).

Côté pays scandinaves (politique sanitaire à contre-courant) : hausse de l’espérance de vie de 0,2 an (2,5 mois).

Point d’attention

Les études de l’INSEE ne montrent pas de lien direct entre le niveau de diplôme d’une personne et son niveau de revenu.

Ainsi, en quoi le seul niveau de revenu pourrait-il interférer avec l’espérance de vie ? Quelques pistes de réponses : accès aux soins, à une alimentation saine, au stress et au rythme de vie, accès aux loisirs…

La pénibilité est également une composante socio-professionnelle, où l’on constate chez les populations les plus pauvres des métiers physiquement plus difficiles (manutentions, horaires décalés…). Enfin, le taux de suicide7 est un autre indicateur. Il monte en flèche avec les métiers les moins valorisés financièrement.

Ève Caducée


Sources

  1. www.insee.fr/fr/statistiques/4797606?sommaire=4928952
  2. www.insee.fr/fr/statistiques/5759045#graphique-figure1_radio2
  3. www.insee.fr/fr/statistiques/4277695?sommaire=4318291
  4. Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi www.20minutes.fr/economie/2686715-20200104-cice-coute-40-milliards-euros-2019
  5. www.capital.fr/economie-politique/le-cout-colossal-du-covid-19-pour-la-france-dici-2022-1399915
  6. www.franceinter.fr/societe/covid-19-en-2020-l-esperance-de-vie-mondiale-a-connu-sa-plus-forte-baisse-depuis-la-seconde-guerre-mondiale
  7. www.lexpress.fr/actualite/societe/pourquoi-le-taux-de-suicide-est-il-si-haut-en-france_1061162.html

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