Écoresponsabilité bien ordonnée…

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Comme toute entreprise, l’aventure de L’Heureux-Nifleur24 présente un impact écologique que l’équipe a décidé d’évaluer.

Impression papier, usage du numérique, déplacements, distributions… Nous savions qu’en réalisant un journal « papier », nous allions générer un certain coût écologique et énergétique, mais dans quelle mesure ? Avec quelles alternatives ? Quelle compensation ? C’est ce que nous avons cherché à savoir.

Trois catégories d’impact sont concernés : carbone (déplacement, production de papier) ; chimie ou pollution – matières premières (encre, recyclage du papier, matériels) ; énergie (électricité). Il est complexe d’en réaliser une évaluation précise tant les données disponibles sont contradictoires et imprécises. Nous sommes partis du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)1 , ainsi que de quelques études généralistes, avant d’en tirer des « règles de 3 ».

Impact carbone

Concernant l’impression, première ambiguïté : si la production de papier nécessite d’abattre des arbres, le papier – de part sa composition – séquestre du carbone qui n’est donc pas rejeté dans l’atmosphère2. Pour compenser, nous pourrions envisager le reboisement correspondant (ou faire appel à un fournisseur qui opère déjà cette compensation). Partons du principe qu’un arbre absorbe 25 kg de CO2 par an3 et qu’une tonne de papier nécessite une vingtaine d’arbres4. La production de L’HN24 représente environ 375 kg de papier par mois pour ses 10 000 exemplaires soit 85 arbres pour un an.

Concernant les déplacements spécifiques (transports), nous les avons estimés à 800 km mensuels, sur une base moyenne de 0,260 g de CO2 par km4, soit 2496 kg de CO2 pour l’année soit 100 arbres.

Impact chimique et pollution

Du recyclage du papier (désencrage, réduction en pâte, recomposition) aux matériels utilisés (ordinateurs par exemple) en passant par la consommation en eau, ici aussi le coût est extrêmement complexe à identifier.

Côté papier, celui-ci est généralement recyclable sept fois avant de devoir subir des traitements « lourds » (rajout de fibres non recyclées notamment). Si ce n’est pour le désencrage, il est globalement plus efficient de recycler du papier que d’en fabriquer du nouveau.

Par ailleurs, le blanchiment du papier, historiquement réalisé avec du chlore, passe aujourd’hui par des produits de substitution moins nocifs5 comme l’ozone et le dioxygène6 .

On regrettera l’industrialisation de la forêt au bénéfice de l’industrie papetière, ce qui détruit la biodiversité avec la disparition des forêts naturelles.

Impact informatique

Concernant les matériels (essentiellement informatique ici), il convient de rappeler le caractère « non spécifique ». En effet, aucun matériel n’a été – à ce jour – acheté pour produire L’HN24. Il s’agit donc plutôt d’un coût à globaliser.

Soulignons que les matériels informatiques (ordinateurs, tablettes, smartphones) sont extrêmement consommateurs de terres rares et qu’ils sont conçus de façon à être irréparables.

Leur faible durée de vie (moins de cinq ans en moyenne) est liée à l’usage de systèmes propriétaires plutôt que de systèmes libres tels que Linux. Les difficultés de retraitement-recyclage de ces « déchets » posent question.

Il conviendra pour L’HN24 de porter une attention particulière sur ses fournisseurs (type d’encre, origine du papier) et sur ses usages numériques (durabilité et polyvalence des matériels et logiciels).

Énergie électrique

Quelle est la consommation en énergie électrique de notre activité ?

L’essentiel est notre participation aux infrastructures de l’Internet et de la téléphonie mobile, qui consomment déjà 10 % de la production d’électricité mondiale avec de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans.

Les chiffres concernant les équivalences en CO2 des usages de l’Internet varient selon les sources7. Les organisations écologiques et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ont tendance à gonfler les données, pendant que le monde de l’informatique tend à les minimiser.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que, pour produire notre journal, nous utilisons Internet et les téléphones mobiles. Nous devons donc compenser cela. Les ordinateurs que nous utilisons étant personnels, il ne constituent pas un coût spécifique.

Reste à évaluer notre temps d’utilisation de ces outils.

Nous échangeons beaucoup de courriels et faisons chacun des recherches sur le Web pendant à peu près 1 heure par jour en moyenne. La diffusion du journal représente une heure ou deux de suivi.

L’activité de la rédaction (une quinzaine de personnes) représente environ 30 heures par jour, soit 11 000 heures par an.

La recharge d’un smartphone consomme 10 kwh. Nous en effectuons une par jour en moyenne. Un ordinateur portable consomme 5 à 10 fois plus et un ordinateur fixe 20 à 30 fois plus.

Comme nous utilisons principalement des portables et des smartphones, nous prendrons la valeur de 50 W (50 x 30 = 1500 W par jour).

Ainsi, sur cette base de consommation8 , on peut estimer notre production à 414 kg CO2, ce qui implique une compensation par 16 arbres.

Récapitulons : 100 arbres pour le papier, 85 pour les transports, 16 pour l’énergie soit, une estimation de 200 arbres par an. Les arbres étant plantés, en moyenne selon les espèces et les dates de coupes, pour 50 ans, il s’agit de planter 4 arbres par an.

Pour compenser a minima son impact, L’HN24 privilégie une solution locale : trouver un terrain et le reboiser pour en faire une forêt nourricière.

Les solutions

Pour compenser a minima son impact ainsi calculé, L’HN24 privilégie une solution locale (sans pour autant en exclure d’autres) : trouver un terrain et le reboiser pour en faire une forêt nourricière.

Les projets de reforestation et de lutte contre la déforestation visent en priorité la préservation des forêts naturelles ou de développement solidaire, avec et pour les populations locales (production de bois à court terme – bois de chauffe de 5 à 20 ans – et long terme – bois de construction de 30 à 100 ans, par exemple).

Bien entendu, cette solution n’exclut pas nos efforts au quotidien pour maîtriser nos usages et réduire encore notre impact.

Si comme nous, vous voulez vous lancer dans l’évaluation de votre impact écologique, méfiez-vous des applications gratuites présentent sur le net, qui en profitent pour collecter vos données personnelles au profit des Gafam9

Ève Caducée, Odray Monett et Ourdrassoul

Quelques projets à soutenir :


Sources :

  1. https://bonpote.com/comment-calculer-son-empreinte-carbone/https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_Full_Report.pdf
  2. https://www.paypernews.fr/environment/
  3. https://ecotree.green/combien-de-co2-absorbe-un-arbre
  4. https://www.recyclivre.com/chiffres.phphttps://www.greenly.earth/blog/empreinte-carbone-voiture-thermique
  5. https://www.ecophylle.org/l-accompagnement-de-demarches-3/53-fiches-resources/808-papier-recycle
  6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact_environnemental_du_papier
  7. https://www.greenit.frhttps://greenspector.comhttps://theshiftproject.org/https://signal.eu.org/blog/
  8. En considérant le mix énergétique moyen européen dont le coefficient est 0, 276.
  9. Gafam : Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft.